29 juin 2012

Actualités

Les correcteurs ne sont pas responsables des résultats du Diplôme national du Brevet

Le SNES-FSU partage évidemment l’ambition d’augmenter le niveau de qualification des jeunes de notre académie et estime que cela passe aussi par l’augmentation du taux de réussite au DNB (Diplôme national du Brevet).

Il ne peut cependant se retrouver dans l’esprit de la lettre adressée par le Recteur aux correcteurs de l’examen, qui laisse entendre que la stagnation du taux de réussite est du seul fait de leur méthode de correction des copies.

Si la démarche consistant à mettre en place, à la session 2012, une harmonisation des corrections de copies est tout à fait normale, sa motivation est, elle, pour le moins discutable :« les résultats entre le contrôle continu, la maîtrise du socle et les épreuves ponctuelles ne sont pas corrélés. »

Les résultats aux épreuves du DNB sont effectivement bien en deçà des résultats au contrôle continu ou des résultats concernant la maîtrise du socle. Mais les causes en sont ailleurs.

Ce décalage est en effet le résultat des pressions exercées au fil des années sur les collègues pour que les notes du contrôle continu montent de façon artificielle.

L’objectif de l’administration n’est en effet pas tant de faire monter le niveau de qualification des jeunes que de justifier la politique éducative menée et de la valider de façon tout à fait artificielle. Ainsi, dispositifs discutables et contestés par les personnels sont apparus : la note de vie scolaire qui compte dans le contrôle continu autant que les disciplines enseignées, le B2i (Brevet internet et informatique) dont les items posent de sérieux problèmes, le niveau A2 en langues vivantes dont certains chefs d’établissement manipulent les résultats sans vergogne pour que la performance de leur établissement ne soit pas jugée insuffisante. A cela s’ajoute, depuis deux ans, l’histoire des arts dont l’évaluation a donné lieu à une mascarade : nombre de collègues nous ont fait part de consignes clairement formulées pour que les notes ne soient jamais inférieures à la moyenne si le candidat se présentait.

Enfin, selon les textes, qui n’a pas le socle commun ne devrait pas obtenir le DNB, mais les jurys de brevet peuvent décider de l’accorder malgré tout, sur dossier, et ne s’en privent pas. En effet, le LPC (Livret Personnel de Compétences), contesté par tout le monde, y compris par le ministre dans sa lettre adressée aux personnels ce 26 juin 2012, n’a de l’avis général aucune valeur et donne une idée de ce que pourrait devenir un DNB piloté dans la même logique.

Dès lors, Les manipulations de chiffres et les outils contestables imposés pour évaluer les élèves ne sauraient masquer les dégâts causés par une politique dramatique de suppression massive de postes.

Le SNES-FSU dénonce donc cette logique visant à faire porter le chapeau de la dégradation générale des conditions d’étude des collégiens aux correcteurs.

Les enseignants souhaitent tous la réussite de leurs élèves, et des jeunes en général. Il le font avec bienveillance mais sans galvauder le niveau attendant des candidats aux examens, sans quoi ces examens n’auraient plus aucune valeur. Ils ont besoin que le Recteur leur exprime sa confiance et non mette en doute leur probité et leur sérieux dans l’exercice de leur métier.