7 février 2019

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Déclaration liminaire CAPA Contestation des RDV de Carrière

Nous siégeons aujourd’hui pour examiner les recours de 25 collègues qui contestent l’avis final de leur rendez-vous de carrière. Avec la mise en place du PPCR et de la nouvelle évaluation de la valeur professionnelle des enseignants, c’est la première CAPA de contestation et à ce titre, ses membres se doivent de rendre les décisions les plus objectives et justes possibles au regard des situations traitées.

Avant tout, le SNES-FSU dénonce la grille de compétences qui va à l’encontre de la réalité de nos pratiques professionnelles où l’enseignant est concepteur de son métier. Le SNES-FSU revendique une évaluation portant sur le cœur de notre métier et non sur des missions périphériques, tout en restant respectueuse de la liberté pédagogique des enseignants.

Le bilan qui a été fait de cette première campagne d’évaluation en GT nous confirme ce que le SNES-FSU affirme depuis longtemps : la très grande majorité des collègues s’investit pour la réussite de leurs élèves avec, pourtant, des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader d’année en année. Cette nouvelle évaluation ne doit donc pas devenir une source de rancœur et de démobilisation des collègues, ce serait un échec de plus à l’heure où la colère est grande contre l’institution. Il est d’ailleurs très regrettable que l’administration se fixe des quotas d’avis très satisfaisants ou excellents alors même que les textes ne l’y obligent pas. L’évaluation de la valeur professionnelle d’un agent n’a pas à être influencée par des quotas qui peuvent vite devenir une source d’injustice dans le résultat final du processus du rendez-vous de carrière. Pour le SNES-FSU, aucun quota ne doit exister et limiter les avis des évaluateurs tout au long du processus d’évaluation. Ses élus agiront dans les CAPA pour assurer l’équité et la transparence dans toutes les opérations de carrière.

Pour le SNES-FSU, l’avis final de Mme La Rectrice doit être en adéquation avec les avis des évaluateurs premiers. Nous souhaitons donc que cette CAPA corrige les incohérences constatées entre les positionnements sur les items de la grille et l’avis final des dossiers étudiés. En effet, vous avez refusé de ré-évaluer certains collègues au prétexte qu’il faut respecter les quotas. Malgré cela, avant cette CAPA, les avis excellents du 3e RDV de carrière atteignent 13% (au lieu des 10% attendus), ce qui montre bien la difficulté et l’incohérence qu’il y a à vouloir prédéterminer combien seront qualifiés « d’excellent ». Que ne dirait-on pas si les enseignants usaient de cette méthode envers leurs élèves ?

De plus, ce système piloté par les quotas interroge la crédibilité des primo-évaluateurs, à savoir les chefs d’établissements et les inspecteurs. Ces derniers évaluent au plus près du terrain, que pensent-ils quand l’avis de Madame La Rectrice disqualifie leur travail ? De même, quelle légitimité a l’avis de Madame La Rectrice quand des choix sont opérés par des critères discriminants comme le sexe, la discipline… ?

Les collègues sont attachés à la reconnaissance de leur investissement et de leur travail. Cette reconnaissance est déjà très largement absente au niveau salarial depuis de nombreuses années et ce n’est pas la communication ou les mesures méprisantes prises par le gouvernement actuel qui vont améliorer celle-ci. Il serait très grave que cette reconnaissance soit également faussée ou absente dans l’examen de la valeur professionnelle des enseignants. Les contingents de promotions dans la carrière ne doivent donc pas piloter l’évaluation des enseignants, c’est bien pour cela que le SNES-FSU demande que la CAPA ici présente émette un vote contre les quotas imposés par l’administration.

Le Snes rappelle qu’il revendique toujours la déconnexion totale entre l’avancement et l’évaluation des enseignants avec une carrière accélérée pour tous sur les trois grades. Enfin et c’est une évidence, la meilleure et unique façon de redonner attractivité et reconnaissance au métier d’enseignant, c’est en augmentant les salaires. Cela passe par le dégel du point d’indice et le rattrapage de la baisse du pouvoir d’achat accumulée depuis plus de 20 ans.