Le RDV Carrière 2019 et la CAPA des contestations.
Le PPCR est à même de réduire les inégalités qui par le passé proliféraient dans les critères de l’avancement entre les académies. Toutefois, cette harmonisation va se faire selon un rythme qui va subir des anachronismes entre les académies, selon leurs « passifs ».
Mais au regard de ce qui a été discuté lors de la CAPA des contestations de l’évaluation finale, les problèmes d’harmonisation et surtout de cohérence relèvent à l’évidence des quotas sur l’avancement se projetant sur les évaluations finales des Rendez-vous de Carrière, notamment au 9e échelon.
Chacun, avec l’honnêteté intellectuelle que le simple bon sens réclame, a pu constater les tiraillements, les distorsions, voire les aberrations que subissent les évaluations des enseignants, justement en raison des quotas, c’est-à-dire en raison d’un critère arbitraire là où l’examen des faits sur le terrain devrait primer.
Les contestations sont très majoritairement motivées par le manque d’adéquation entre les appréciations, les items et le résultat final explicité par Madame la Rectrice. Or, l’examen des dossiers conduit d’une part à constater en effet dans certains cas un manque de cohérence, et conduit d’autre part à chercher des signes discriminants entre des évaluations assez clairement équivalentes. Dans le premier cas de figure, des appréciations élogieuses et des items tous « excellent » ou « très satisfaisant » se heurtent à des considérations de quotas peu compréhensibles, empêchant l’évaluation finale naturellement attendue. Dans le second cas, on se voit asservi par des critères dont la logique échappe à l’entendement ! Au-delà de l’arbitraire du quota, inadapté à la réalité du travail accompli par les enseignants, au-delà du critère du genre (hommes / femmes) qu’avancent les réponses aux demandes de révision et que le bon sens, encore une fois, nous conseille d’écarter rapidement1, on en vient à hiérarchiser entre eux des enseignants aussi valeureux les uns que les autres sur la base de pinaillages qui confinent à la schizophrénie. Items tous « excellent », certes… mais le mot « excellent » figure-t-il dans l’appréciation de l’IPR ? Ou alors dans celle du chef d’établissement ? Ou dans les deux ? Ou encore : si l’implication dans un travail d’équipe est formalisée par un « excellent » dans les items, est-elle explicitée dans l’appréciation ? Ce qui revient à fonder l’évaluation non pas sur ce qui est dit mais sur ce qui ne l’est pas ou aurait pu l’être… de quoi augmenter la fortune des fabricants de paracétamol. Et pour le coup, cadres administratifs, IPR et délégués des personnels en auraient tous eu alors besoin.
Mais dans tous les cas, les incohérences et le fait de « peser des œufs de mouches dans des toiles d’araignées »2 sont imputables aux quotas, à ce numerus clausus qui impose l’arbitraire jusqu’à compromettre la crédibilité de l’évaluation.
Le PPCR assure des acquis en termes d’équité, malgré la phase de transition en effet chaotique, et quoi qu’en disent certains syndicats qui manipulent les chiffres. Et il ne doit pas nous faire retomber dans ce qu’il devait nous faire éviter : la subjectivité et le « chiffre ». L’évaluation accompagne et fait évoluer ; elle fait reconnaître un travail réalisé, mais elle serait rendue plus saine si elle était davantage libérée des quotas d’avancements.
1. La seule équité d’évaluation professionnelle n’est-elle pas plutôt d’ignorer rigoureusement le genre plutôt que d’en faire un critère ? L’égalité des sexes ne consisterait-elle pas à ignorer justement les sexes quand on parle de compétences professionnelles ?
2. Voltaire.
Olivier Tomaszczyk
Secrétaire départemental de l’Oise
Commissaire paritaire pour le Snes-Fsu