Hier jeudi 2 février, les personnels du Collège César-Franck d’Amiens ont exercé leur droit de retrait face à une situation dégradée à l’extrême, faisant courir à chacun d’eux des risques importants dans l’exercice de leur métier.
La section académique du Snes-fsu apporte tout son soutien à ces collègues, dont l’action témoigne d’une dégradation généralisée du climat scolaire dans notre académie. Cette dégradation est sensible partout, dans les établissements relevant de l’éducation prioritaire, comme César-Franck, mais aussi dans des établissements au profil assez banal, comme le Collège Saint Exupéry de Chaumont-en-Vexin, où 96 % des enseignants étaient en grève ce mardi 31. Elle touche aussi bien les collèges que les lycées.
Partout, les personnels enseignants, d’éducation, de surveillance, font état dans les réunions syndicales de leur difficulté à faire face à des comportements d’élèves qui rendent impossible le fonctionnement normal de la classe : incivilité, violences physiques et verbales, menaces, vols de matériel, élèves quittant les cours sans y être autorisés, etc...
Face à ces situations, les collègues sont laissés seuls, et n’ont d’autres choix que de laisser faire ou d’intervenir en dehors du cadre normal de l’exercice de leur métier. Dans l’un ou l’autre cas, ils sont ensuite abandonnés par leur hiérarchie, qui refuse de prendre des sanctions, refuse de les soutenir, voire fait pression sur eux pour qu’ils ne « fassent pas de vagues », ou encore les incrimine y compris quand ils sont victimes des faits.
Cette situation est en partie liée à la faiblesse des moyens d’éducation et de surveillance dans les établissements, avec des personnels de surveillance moins nombreux, plus précaires, moins présents, sur des « statuts » qui relèvent plus du traitement social du chômage que de la promotion sociale par l’école, et un manque évident de conseillers principaux d’éducation (CPE) qui a donné lieu à une redistribution des postes que le Snes n’a pas approuvé.
Mais elle est aussi le résultat d’un désengagement de la hiérarchie, plus prompte à blâmer les collègues qu’à prendre ses responsabilités pour rétablir un climat propice à l’enseignement dans nos établissements.
Le Snes appelle solennellement le Recteur Mucchielli à exercer son métier autrement qu’en posant pour la galerie et à prendre enfin en compte la réalité de la situation des établissements scolaires de notre région.
Il organisera, dans les prochaines semaines, un recensement des actes de violence et d’incivilité étouffés ou « classés sans suite » par l’administration.