Les élections récentes ont démontré le rejet des politiques menées depuis cinq ans. Le SNES, qui les avait dénoncées et combattues sans jamais baisser les bras, ne peut que s’en réjouir. L’alternance était une nécessité : le pouvoir en place avait atteint un niveau d’autisme tel qu’il était impossible d’espérer la moindre amélioration pour le second degré et ses personnels sans un changement de majorité.

Mais tout en souhaitant cette alternance, le SNES ne s’est pas fait d’illusions. Il ne s’en fait pas plus aujourd’hui : si le nouveau pouvoir a donné quelques signes de sa volonté de changement, comme l’abrogation programmée du décret sur l’évaluation des enseignants, ou l’ouverture de quelques recrutements supplémentaires, on est encore loin de la rupture souhaitée.

Pourtant, nos attentes sont fortes. Les suppressions de postes qui ont dégradé à l’extrême les conditions de travail, la déliquescence des vies scolaires privées de moyens, la dégradation des relations entre les chefs d’établissement et les équipes, conséquence d’un « nouveau management » fondé sur l’autoritarisme et l’arbitraire, ont rendu la vie impossible dans nombre d’établissements.

Faut-il d’ailleurs souligner le caractère exceptionnel d’actions menées dans plusieurs collèges en toute fin d’année scolaire, à quelques jours de la sortie, et qui témoignent de l’état d’exaspération des personnels ?

Le changement annoncé tarde donc à se concrétiser au regard de l’urgence de la situation.

Certes, le ton a changé. Certes, les relations entre le SNES et le nouveau Recteur sont désormais « normales », même si la hiérarchie intermédiaire du Rectorat fait tout ce qu’elle peut pour limiter ou dévoyer les avancées pour les personnels obtenues du Recteur, témoignant que tout n’est pas seulement affaire de choix politiques, mais qu’il faut mesurer les pesanteurs d’une administration habituée à traiter les personnels avec mépris et suffisance. Certes, nous avons obtenu des mesures positives, pour l’entrée dans le métier avec le rétablissement d’une décharge de service et d’une formation pour les stagiaires, et pour les fins de carrière avec le déblocage de l’accès à la hors classe.

Mais le Ministre semble avoir des priorités qui ne sont pas celles des personnels : multipliant les annonces accessoires sur les « rythmes scolaires », centrant son action sur une « loi d’orientation » à venir, il se détourne du plan d’urgence que nous réclamons depuis notre congrès.

Dès la rentrée, il faudra donc que les syndiqués et les militants du SNES s’attellent à faire apparaître la réalité des choses. Les Etats généraux du Second degré, dont nous venons de définir les modalités académiques, en seront l’occasion.

La rentrée sera donc une rentrée de mobilisation et d’expression des personnels.

Raison de plus pour les militants académiques du SNES de vous souhaitez à tous de

BONNES VACANCES.

Hervé LE FIBLEC
secrétaire académique