La preuve par les chiffres ? Parlons-en…

Les élections professionnelles sont un moment fort de la conscience collective des collègues pour la défense de leurs conditions de travail. Dans cette perspective, si chaque formation syndicale met en avant ses orientations, ses actions et ses engagements, une valeur commune doit en tout état de cause les réunir au moins dans une mise en valeur du syndicalisme aux yeux de la profession tout entière.
Certaines OS ont choisi l’option de la polémique et de la stigmatisation contre les autres syndicats, semant le trouble, peut-être parce qu’elles ne trouvent pas dans leurs propres bilans d’actions suffisamment d’arguments pour démontrer leur efficacité et leur cohérence. On aurait pu diffuser quelques articles sur leurs retournements de vestes, mais le SNES n’a pas l’habitude de perdre un temps précieux, un temps devant être consacré à la défense du métier, et non pour faire du « buzz ».

Une amélioration de l’ancien système n’était pas envisageable dans le contexte de novembre 2016. Des propositions d’ajustement des inspections dans ce sens n’étaient pas concevables. L’alternative posée par la ministre n’était pas « oui ou non au PPCR ». Il s’agissait d’amender, ou de n’être tout simplement pas entendu du tout. Regrettable ? Oui, mais l’on connaissait bien la méthode peu démocratique utilisée par le ministère Najat. Et malgré cela, des amendements ont été pris en compte sur des procédures techniques aux impacts tout à fait importants.
Le choix d’approuver et d’amender était la solution la plus judicieuse, et cela sans naïveté. S’y refuser menait à l’impasse d’une position radicale pouvant faire perdre tout possibilité d’amendement.
S’y opposer aujourd’hui alors qu’il est en place est encore une autre impasse, une autre agitation stérile, une simple posture. Et l’on voit bien là le signe d’une incapacité à agir sur le PPCR pour en améliorer le fonctionnement.
On regrette comme tous l’existence des quotas d’avancement qui faussent et même contredisent des évaluations. C’est sur cela qu’il convient d’être sur le front, au lieu d’en rester à ce qui n’est pas / plus à l’ordre du jour. On peut en déduire que ceux qui demeurent radicalement opposés à ce PPCR sont peu aptes à l’améliorer.

L’ancien système d’avancement avec les 3 rythmes (« ancienneté », « choix » et « grand choix ») était de plus en plus inéquitable, avec des disparités énormes selon les disciplines et les académies. Et il n’était en rien épargné de quotas : de nombreux collègues ont connu ces inspections où ils sentaient que les cartes étaient déjà distribuées et que leur investissement professionnel ne changeait rien à l’affaire, se voyant fort mal notés et appréciés malgré les évidentes qualités de leur travail.

Actuellement, on observe que les évaluations sont souvent favorables, mais que leur traduction en avancement n’est pas en cohérence. Justement, on peut donc faire valoir cette inadéquation et faire bouger les quotas. Les possibilités de recours sont plus nombreuses. Et le SNES encourage les collègues à utiliser leur droit de contester des évaluations dont ils estiment les résultats incohérents. Leur nombre jouera en faveur de négociations à venir.

Pour les promotions à la hors classe, au niveau national, il y a eu une hausse du nombre de promotion, à savoir une augmentation de 3% chez les certifiés, de 10,5 % pour les CPE et de 16 % pour les agrégés.

Au niveau académique, il est vrai que le taux d’accès des certifiés à la hors classe a été plus faible pour la campagne 2018, à savoir 207 promotions (contre 238 promotions en 2017).

Les explications sont liées à la population plus jeune des enseignants de notre académie et à la politique rectorale sur les promotions à la hors classe depuis de nombreuses années.
Pour rappel, le barème académique était défavorable aux collègues du 11e échelon ce que le SNES a combattu chaque année.

Si le rectorat avait adopté, lorsque le SNES l’a demandé, un barème privilégiant, comme le barème national issu de PPCR, l’ancienneté, il n’y aurait pas eu plus de promus mais sans doute le contingent aurait permis de promouvoir tous les 11e à la hors classe.

Certaines organisations syndicales vantent le « mérite ». Or comment prendre en compte le mérite ? N’être qu’enseignant ne doit pas être préjudiciable à l’évolution professionnelle d’un agent.

Le protocole PPCR, permet à tous les collègues d’être inspectés à des moments connus d’avance et fixes, permet d’avoir des perspectives de carrière et un espoir de passer à la hors-classe dans un délai plus ou moins rapide et au maximum lorsque l’agent à 3 ans d’ancienneté dans l’échelon 11 s’il a un avis « à consolider ».
Imputer aux syndicats qui ont fait un choix constructif le nouveau gel de l’indice décidé après l’élection du Président Macron est incongru et sans lien avec la mise en place du PPCR.
Ajoutons que le transfert de l’ancienne grille d’avancement à celle du PPCR est favorable à une majorité d’enseignants.

Enfin, la classe exceptionnelle, quoi qu’en dise certains, représente bel et bien une avancée, touchant un nombre certes encore trop limité d’enseignants. Cependant, il s’agit bien d’un nouveau débouché de carrière. Les militants du SNES-Fsu vont intervenir pour que cette promotion soit accessible à tous.

Le travail à faire, contre un gouvernement dont la doctrine inique n’est plus à démontrer, est d’agir sur les leviers du PPCR pour le bénéfice parfaitement justifié de tous les enseignants. Travail de négociation, de rapport de force et de connaissance du terrain. Tous les syndicats ne semblent pas à même de s’y engager. Dommage.

Le SNES, conscient des enjeux d’une lutte contre les menaces du droit syndical en France, privilégie à maintes occasions, notamment sous l’égide de la FSU, les combats inter-syndicaux. Il est fâcheux de voir quelques dérives venir perturber cet effort d’entente.

Olivier Tomaszczyk
Jessica Campain