Le SNES remercie très vivement les collègues du Secondaire qui se sont mobilisés hier, ainsi que tous les enseignants qui ont fait grève, dans un contexte qui n’est pas simple, et le SNES reste à votre écoute pour soutenir et fédérer les mobilisations qui vont suivre.

Le gouvernement compte sur le silence et sur la division : se faire entendre collectivement est donc impératif.

La manifestation interprofessionnelle / Fonction Publique a réuni environ 900 personnes à Compiègne, de 10h à midi, parcourant la ville jusque devant la mairie où la FSU et le SnuiPP ont fait entendre deux déclarations contre la loi Blanquer et la politique du gouvernement. Le cortège éduc occupait près du tiers du rassemblement et était particulièrement visible et audible.
Les collègues du Primaire sont fortement mobilisés et prêts à des grèves reconductibles.
L’AG de 13h30 à Beauvais comptait environ 70 personnes, majoritairement des collègues des écoles. Il a été décidé de poursuivre le travail de mobilisation pour le 25 et pour le 30, en informant le plus possible les parents d’élèves des effets néfastes de la politique du ministre, dans les écoles, les collèges, les lycées.
La date du 4 avril a été retenue pour un mouvement de grève : la FSU départementale demandera à son instance nationale d’élargir ce mouvement. Une nouvelle AG aura lieu sans doute le 6 avril, notamment pour préparer l’action du 13 mai.
Le rassemblement devant la DSDEN à 14h30 a regroupé une centaine d’enseignants qui ont suivi un parcours d’environ une heure.

La délégation auprès du DASEN a été reçue vers 15h. Elle était composée de : Arnaud Bevilacqua (SNASUB), Bénédicte Viguier (FSU), Pierre Ripart (SnuiPP), Olivier Tomaszczyk (SNES) et Karine Duquenne, Professeur de Lettres Modernes au collège Louise Michel de Saint-Just-en-Chaussée.
Texte de la déclaration portée par le SNES de l’Oise :
« Par les manifestations et la grève de cette journée, le SNES veut vous alerter du désarroi et de la colère des enseignants, mais aussi des parents d’élèves, et par cette délégation le SNES souhaite que cela soit pris en compte par le Ministre et les cadres administratifs de l’Education Nationale.
La présentation par M. Blanquer de son projet de loi donne la forte impression d’être un trompe-l’œil pour cacher les effets réels sur le terrain.
Les coupes sombres dans les Dotations ne répondent qu’à des intentions idéologiques qui sont contraires à l’intérêt général des citoyens et citoyennes.
Les conditions d’exercice atteignent la limite du supportable dans de nombreux collèges et lycées : effectifs alourdis, disparition de groupes et d’options (contraire aux impératifs de la pédagogie), surcharges d’heures supplémentaires…
Si les élèves ont bien 26 heures de cours (ce qui n’est peut-être pas encore sûr) ces heures sont, pour ce qui est de la réalité du travail de l’enseignant, de statuts inégaux entre heures postes et heures supplémentaires. On ne peut pas accepter que cette réalité de notre travail, avec toutes ses conséquences, soit dissimulée.
Le projet de loi Blanquer qui va être présenté en Conseil des Ministres et à l’Assemblée nationale est dangereux pour l’école républicaine et ne répond pas à l’intérêt général des citoyens.
Nous attendons autre chose que des éléments de langage dictés pas le ministre, déniant la réalité du terrain. Nous souhaitons que par votre voie soit transmise au ministre l’expression des enseignants du Secondaire opposés à son projet :
« M. le Ministre, votre idée de l’école n’inspire pas confiance, au contraire, elle inspire la défiance et même l’écoeurement. ».

Pour ce qui est du Secondaire, le Directeur académique a répondu que cette situation de désarroi et d’écoeurement est en effet préoccupante et que l’ampleur du mouvement n’est pas à négliger, comme dans le Primaire. Il a déclaré qu’avec les moyens qui sont à la disposition de son administration, il a cherché à obtenir une situation équilibrée des effectifs par classes entre les collèges.
Il n’a pas donné de réponse sur la disparition de groupes et d’options, ni sur la surcharge des heures supplémentaires alors que les heures postes sont en chute libre. Les effets sur les services n’ont donc pas suscité de réaction.
Mme Duquenne a décrit les difficultés et les grandes inquiétudes avec lesquelles la rentrée est appréhendée.
Le Directeur académique a répondu qu’il ferait ce que les moyens à sa disposition permettront mais qu’il est trop tôt pour prendre des décisions à ce sujet.

Le rassemblement s’est conclu sur les retours de l’audience exprimés à tous les collègues rassemblés. Les actions à venir ont été précisées : action départementale « écoles-collèges-lycées morts » le 25, action nationale du 30.

Olivier Tomaszczyk
Co-Secrétaire du SNES de l’Oise.

Devant la DSDEN à Beauvais
Compiègne
Compiègne