D’après la presse régionale, les établissements choisis par le ministère de l’éducation nationale pour expérimenter dans notre académie le dispositif « cours le matin, sport l’après-midi », l’ont été en fonction de « l’implication des personnels enseignants » (Le Courrier Picard du 21 août).

La réalité des faits est sensiblement différente. Ainsi, pour reprendre le cas du Lycée Mireille Grenet de Compiègne, cité en exemple, le « projet » ministériel, sur lequel personne dans l’établissement n’avait été consulté, a été présenté au conseil pédagogique (instance désignée par le proviseur) le 26 juin, puis au conseil d’administration le 28 juin, en fin d’année scolaire, alors que la plupart des enseignants, et un bon tiers des élèves, étaient mobilisés par les examens.

Afin de s’assurer du « volontariat », le Proviseur a refusé de mettre au vote du conseil d’administration la décision de mettre en place cette expérimentation, qui n’est donc pas une décision de l’établissement, mais du seul proviseur, agissant sur ordre du Recteur.

Plus encore, il a refusé que le conseil d’administration se prononce par vote sur une motion présentée par les enseignants et les parents, motion refusant la mise en place du dispositif.

Si le lycée a donc été « volontaire », c’est totalement contre son gré.

Un exemple de plus du déni de démocratie dans le fonctionnement des établissements scolaires, dont les conseils d’administration sont dépouillés dans les faits de toutes les décisions importantes.

La moindre des choses serait que le Rectorat et le Ministère assument leur autoritarisme et cessent de faire prendre aux citoyens des vessies pour des lanternes. Si l’on veut transformer l’éducation nationale sur le modèle militaire, qu’on arrête de nous faire croire que tout est affaire « d’autonomie » et de « volontariat » : les chefs d’établissement imposent l’exécution des ordres des Recteurs ; les personnels, les parents, les élèves, ne décident de rien, et ne sont consultés que sur la forme !

Le SNES-FSU Amiens continuera de dénoncer cette dérive autoritaire de l’administration de l’éducation nationale et appelle au respect des principes et de l’esprit des lois de décentralisation de 1983 qui ont créé des instances consultatives ET décisionnelles dans l’éducation nationale.