Malgré les annonces rassurantes du Ministre, une réalité s’impose aujourd’hui : la rentrée 2008 est loin d’être « tranquille » dans l’Académie d’Amiens.

Les effets des suppressions de postes se font sentir dès ce premier jour de classe. D’ores et déjà, des enseignants ne sont pas remplacés, d’autres refusent des heures supplémentaires qui leurs sont imposées, se mobilisent contre les répartitions de classes aberrantes (plusieurs collègues se « partageant » la même classe pour une même discipline) ou les compléments de service qui imposent à certains collègues d’enseigner dans deux, voire trois établissements, et faire des kilomètres de route parfois pour deux heures par semaine. Au collège de Thourotte, par exemple, un poste complet a été « divisé » entre trois enseignants.

Parallèlement, des élèves peinent à trouver un établissement qui les accepte. C’est notamment le cas des élèves de terminale ayant échoué au bac et souhaitant redoubler (plus d’une soixantaine « en attente d’affectation » à Beauvais, par exemple).

D’ores et déjà, des établissements se mobilisent : au Collège de Froissy, l’équipe a décidé de ne pas accueillir les élèves compte tenu des conditions de cette rentrée, au Collège d’Etouvie, la pré-rentrée a été marquée par une forte mobilisation des enseignants qui ont tenu à faire connaître leur ras-le-bol face à la détérioration de la situation ( 2 postes supprimés pour 15 élèves supplémentaires !). Au collège d’Estrèes-Saint-Denis, c’est l’ équivalent de 4 postes qui a été supprimé en catimini, et les enseignants ont demandé à être reçus d’urgence par l’Inspecteur d’Académie.

Dans les lycées, les collègues découvrent que, pendant les vacances d’été, le Ministre a avancé sur une réforme des lycées qui est à haut risque, car fondée sur un impératif : réduire le nombre d’enseignants, et donc réduire le nombre d’heure de cours pour les élèves, quitte à remettre en cause la qualité de l’enseignement et la valeur du bac.

Alors, M. le Recteur peut afficher sa satisfaction devant les quelques élèves qui ont bénéficié d’un « stage » de remise à niveau pendant les vacances, car pour les milliers d’autres, cette rentrée est vraiment mauvaise !