Lorsque Madame la Ministre de l’Education Nationale décide de revenir sur les traces de son enfance, elle décide de faire le déplacement « en toute discrétion ». C’est ainsi qu’elle passe une bonne partie de sa matinée du vendredi 26 février au collège César Frank à Amiens, entourée d’une équipe de journalistes toutes caméras dehors.
Voilà donc une nouvelle acception du nom commun « discrétion » qui se dessine et une ministre qui, comble de la « cool attitude », ira jusqu’à prendre des selfies avec des élèves du collège pour montrer toute sa modernité et, toujours sous le regard discret des journalistes, rencontrera trois de ses anciens professeurs convoqués pour une séquence émotions avec une amie d’enfance invitée pour l’occasion.
L’ensemble des personnels, qui avaient appris le matin-même la visite surprise de la ministre, ont attendu longtemps le passage de leur ministre en salle des professeurs. Ils s’attendaient au moins à un petit signe de reconnaissance, un simple « bonjour ».
Eh bien, rien ! Pas un signe de tête, pas un hochement de menton, pas le moindre signe de politesse élémentaire. Le plan de communication aurait-il été moins efficace si, par malheur, un collègue avait osé indiquer à la ministre les effets délétères de la réforme qu’elle tente toujours de faire passer en force contre leur avis majoritaire, ignorant la lutte qui ne faiblit pas ?
La ministre n’a pas daigné témoigner aux enseignants la moindre considération, les a traités comme les soutiers d’une institution qui se réforme sans ses personnels, contre ses personnels.
Madame la Ministre, les soutiers ne vous saluent pas…non plus !