La rentrée 2009 dans l’académie d’Amiens est marquée par la suppression de près de 200 postes d’enseignants dans les collèges et lycées.

Au total, le Rectorat d’Amiens aura supprimé 1 800 postes en 6 ans, faisant du second degré le premier destructeur d’emplois de Picardie.

Cette année, les suppressions ont surtout touché les postes de Titulaires sur Zone de Remplacement (TZR), chargés d’assurer le remplacement des personnels en congé (notamment les congés maladie et maternité) et de pourvoir aux « besoins temporaires » des établissements pour des affectations à l’année.

La baisse de 20 % du nombre des TZR conduit à ce que dès à présent, les remplacements ne puissent plus,- ou quasiment plus,- être assurés : c’est le cas en documentation, en philosophie (2 remplaçants disponibles pour toute l’académie), en anglais (3 remplaçants dans l’Oise, 2 dans la Somme, aucun dans l’Aisne), en mathématiques (1 dans l’Aisne, 4 dans l’Oise, 2 dans la Somme), ou en Histoire-Géographie où le potentiel est présenté comme « nul » par les services du Rectorat.

Cela a conduit à de fortes pressions sur les personnels, notamment les plus jeunes, qui se sont vu imposer des heures supplémentaires non souhaitées, des affectations sur 2 ou 3 établissements, alors que partout, les effectifs des classes sont en nette hausse, y compris dans les collèges « ambition réussite » (les effectifs atteignent les 25 par classe au collège Montaigne de Saint Quentin, par exemple), tandis que le rectorat tente depuis juillet de « recruter » des précaires, contractuels ou vacataires, sous-payés (1 200 euros par mois), et sans formation pédagogique.

Tout ceci évidemment aux dépens des jeunes ; ainsi dans l’Oise, une petite centaine d’élèves de troisième ou doublants de seconde sont actuellement « en attente » d’un établissement qui puisse les accueillir…

Le SNES-FSU dénonce ces conditions de rentrée qui ne sont pas de nature à apporter aux jeunes de Picardie les moyens de réussir. Il s’inquiète des annonces ministérielles concernant le prochain budget, qui devrait supprimer encore plus de postes à la rentrée 2010 (16 000 au niveau national, contre 13 500 à cette rentrée).

Il appelle les collègues à organiser localement le refus des conditions de la rentrée lorsque celles-ci rendent le travail insupportable et annoncera dans les prochains jours une initiative nationale de mobilisation qu’il espère unitaire.