> Formation de "formateurs" : obligation ou pas ?
Question d’un secrétaire de S1 : Notre principale a voulu 7 formateurs volontaires . Comme personne n’a accepté, elle a décidé que ce serait "aux inspecteurs d’en convoquer " . Question des collègues : peut-on refuser de se plier à la convocation d’un inspecteur ? Peut-on refuser d’assister aux formations dispensés par les heureux "élus" ?
Réponse du SNES : La réponse de la rectrice est particulièrement savoureuse : les collègues qui seraient convoqués pour participer aux "formations de formateurs" devront obligatoirement se rendre aux convocations. En revanche, une fois qu’ils auront été formés pour être formateurs, rien ne les oblige à organiser les formations dans leurs établissements. Ils pourront donc refuser de le faire
Le Snes a évidemment fait remarquer qu’une telle réponse était jésuitique : à quoi bon obliger des collègues à subir une formation-formatage tout en expliquant qu’elle ne leur servirait à rien ?
La rectrice a convenu que ce serait en effet "dommage".
> Villers-Bocage, déclaration des élus enseignants au CA
Après trois journées de grève en mai, juin et septembre dans les collèges, une manifestation nationale qui fut un succès le samedi 10 octobre, la Ministre de l’Éducation nationale persiste dans sa volonté de faire passer la réforme du collège, contre l’intérêt des élèves et des personnels.
La réforme du collège c’est :
La suppression des classes bilangues, des classes euro, de l’option latin dans sa forme actuelle
La fermeture de l’option Découverte Professionnelle 3H (DP3)
La disparition des heures de groupes en technologie et Sciences de la vie et de la terre en 6e.
La disparition des clubs, des ateliers péri-scolaires, des heures de soutien en petits groupes du fait de la disparition des heures d’accompagnement éducatif.
Une diminution du temps d’enseignement en français, maths, Histoire-Géo... de près de 400h sur les 4 années du collège au bénéfice d’« enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI), sans contenu précis et de surcroît imposés aux enseignants à coups de formations autoritaires.
Comment peut-on prétendre lutter contre l’échec scolaire, favoriser la réussite du plus grand nombre d’élèves en réduisant à ce point le nombre d’heures d’enseignement proposés aux élèves ?
Au collège Les Coudriers, si la réforme s’applique à la rentrée 2016, du fait de l’introduction d’un nouveau mode de calcul pour la dotation horaire, c’est, avec la suppression déjà prévue d’une classe, une quarantaine d’heures d’enseignement hebdomadaires qui disparaîtront !
Imaginez le volume horaire ainsi économisé si on applique de telles diminutions horaires aux 5000 collèges de France !
La réforme c’est aussi l’introduction de l’accompagnement personnalisé (l’AP) qui n’a de personnalisé que le nom puisqu’il risque de se dérouler la plupart du temps en classe entière. L’AP est pratiqué au lycée en classe entière, cela ne marche pas, et pourtant la réforme veut l’étendre au collège !
La réforme du collège c’est aussi l’introduction de l’autonomie des établissements qui pourraient décider tous différemment de l’utilisation de 20% de la dotation horaire annuelle. C’est la désorganisation programmée ! Il y aura 5000 collèges en France avec 5000 organisations différentes, 5000 offres de formation différentes sans cohésion nationale.
Cette réforme n’est pas une réponse à l’échec scolaire comme il est dit, loin de là ! C’est une réforme dont le but principal est la réduction des coûts de l’éducation au détriment de l’intérêt des élèves, des parents, des enseignants et la casse du caractère national de l’enseignement !
C’est parce qu’ils veulent une école de la réussite de tous les élèves que les enseignants refusent une telle réforme.
En s’opposant à la réforme du collège, ils affirment les raisons fondamentales pour lesquelles ils ont choisi leur métier : contribuer à un service public d’Éducation capable de donner à toutes et tous une culture commune exigeante et ambitieuse.
S’ils refusent cette réforme c’est parce qu’ils ont l’intime conviction qu’elle ne résoudra pas l’échec scolaire au collège.
Au collège de Villers Bocage, les enseignants ont décidé de s’opposer à toute mise en œuvre précipitée de la réforme, dans la mesure où les programmes ne sont toujours pas publiés et que la DGH ne sera connue que début 2016.
> le collège E. Lefebvre de Corbie,
Lors du Conseil pédagogique du jeudi 15 octobre, aucun collègue ne s’est porté volontaire pour assister aux formations/formatage concernant la mise en place de la réforme. La direction a-t-elle maintenant le droit de "désigner des volontaires" ? Avec le nouveau calcul DHG et la perte prévisible d’une division ce sera sans doute 51,5h heures hebdomadaires qui disparaitront.
> Collège Amiral Lejeune, Amiens
Les collègues ont décidé de se réunir rapidement en AG avec les autres collègues non présents, afin de décider : de ne pas faire remonter d’EPI, de ne pas participer aux formations non obligatoires, de décider de l’attitude à adopter en conseil pédagogique et de poser en question diverse au prochain CA le sujet de la réforme pour alerter
les parents.
> Collège de Nesle
Distribution du tract "Novembre -mois du refus", du tract national intersyndical et de la carte à François Hollande.
Décision collective de ne pas se porter volontaires pour les formations, de ne pas proposer d’EPI ni d’organisation pour le moment et d’envisager distribution d’un tract aux parents, intervention en C.A.
> Collège Jean Moulin d’Albert
En assemblée générale lundi 16/11 les enseignants du collège Jean Moulin d’Albert ont décidé de refuser de rendre des projets pour la Réforme.