Selon des sources concordantes, le secrétaire général du Rectorat d’Amiens aurait donné à ses services la consigne de ne tenir aucun compte des demandes de dispense de service d’examinateurs du Diplôme national du Brevet, et notamment celles qui s’appuient sur des certificats médicaux.

C’est ainsi, par exemple, qu’un enseignant de lettres de l’Aisne, ayant subi récemment une intervention chirurgicale réduisant temporairement, mais considérablement, son acuité visuelle est désormais dans l’obligation d’aller corriger des copies... qu’il ne pourra pas tout simplement lire !

Prenant prétexte de prétendus « abus » dont il n’avait jusqu’à présent pas été question, et dont aucune forme de bilan chiffré n’a été produit, le rectorat prend ainsi le risque de désorganisation de l’examen.

Il est en effet fort probable que les collègues dont la santé justifie les demandes de dispense de service seront fort logiquement en arrêt maladie les jours de correction, et que, pour pallier ces défections pourtant plus que prévisibles le rectorat se trouvera dans l’obligation de trouver des solutions de secours improvisées et de dernière minute.

Au final, ce sera encore aux collègues de payer les pots cassés de l’incurie rectorale : comme cela s’est passé lorsque l’administration a « oublié » de convoquer les examinateurs des épreuves orales d’allemand du bac, des professeurs seront prévenus à la dernière minute, voire en cours de journée, et devront prendre en charge une correction qu’ils n’auront pas préparée ; dans d’autres cas, ce sera le nombre de copies à corriger qui va exploser...

Le Snes-fsu rappelle que le Rectorat s’est toujours refusé à accéder à la demande syndicale de remise en place d’un groupe de travail sur l’organisation des examens, prétextant de son « inutilité », alors qu’il s’agit en fait de cacher des décisions qui ne peuvent se mettre en place que parce que les collègues n’en sont informés qu’à la dernière minute.

Il dénonce l’attitude irresponsable du rectorat et soutiendra les collègues qui s’engageront dans des actions de protestation contre ces conditions scandaleuses d’exercice d’une fonction particulièrement importante, celle d’examinateur.