Le Snes-fsu dénonce les termes d’une note du recteur adressée le 17 juin aux correcteurs du Diplôme national du Brevet (DNB) visant à rééditer l’opération de dévalorisation de ce diplôme entamée l’an passé.

Un protocole de correction des épreuves, dit « d’harmonisation », avait été imposé pour les trois épreuves terminales : français, mathématiques et histoire/géographie/éducation civique. Loin d’éviter les injustices, il s’agissait d’une tentative de mise au pas des personnels afin de maintenir artificiellement les résultats académiques, voire les améliorer.

Ainsi, le taux d’élèves admis est passé de 78,9% en 2011 à 82,7% en 2012, soit + 3,8 points en un an. C’est ce bon en avant statistique qui a valu aux collègues correcteurs de voir les contraintes se répéter cette année, l’amélioration des résultats étant expliquée par « la qualité de [leurs] travaux de correction » (sic).

Outre le côté paternaliste vécu comme méprisant par beaucoup de correcteurs et intensifié par les consignes orales reçues par les collègues, visant toutes à « relever à tout prix » les notes, la question se pose de la valeur à accorder à cet examen. Quid des acquis des élèves ?

En quelques années, ce diplôme a été dénaturé par des modifications de fond comme de forme qui ont été contestées par les personnels. Mais pour justifier une politique de casse des moyens de l’éducation nationale, toujours en vigueur pour le second degré dans l’académie d’Amiens, il s’agit de montrer que les résultats progressent.

Cette dérive bureaucratique est plus qu’inquiétante. Agir sur le thermomètre sans soigner le mal finit toujours par tuer le malade.

Au final, quel crédit les familles pourront-elles désormais accorder à cet examen pourtant haut placé dans l’estime collective ? Quelle image d’eux-mêmes les élèves pourraient-ils construire s’ils ont obtenu le DNB dans ces conditions, pire s’ils ne l’ont pas obtenu ? En faisant des chiffres et des statistiques l’alpha et l’omega de toute politique éducative, les décideurs de l’Education Nationale ne feront que rompre le lien de confiance entre l’Ecole et ses usagers.

Il est temps de changer de méthode.