La clarté n’a pas été à l’ordre du jour du Comité Technique Paritaire Académique du 21 janvier, consacré essentiellement à la préparation de la rentrée 2009 dans les établissements du second degré de l’Académie.

Ce n’était pas à l’ordre du jour, mais l’administration a été contrainte d’y venir suite aux interventions du SNES, qui avait découvert la chose par hasard, en même temps que les collègues : Madame le Recteur a tenté de présenter le dispositif de « consultation » qu’elle entendait mettre en place sur l’avenir du lycée suite à la « remise à zéro » de la réforme annoncée par Xavier Darcos sous la pression des mobilisations.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est très flou. A l’issue de l’exposé, personne n’avait compris ce qui allait être mis en place concrètement dans les établissements et au niveau académique.
Le SNES a donc rappelé ses demandes, précises, elles, sur les modalités de la concertation, et là, on est passé du « toujours flou » au « toujours non » : non à la demande de journées banalisées dans les établissements, non à la consultation des instances de concertation règlementaires (notamment le Conseil académique de l’éducation nationale), non à l’association des représentants des personnels aux synthèses.

Apparemment, Madame le Recteur a fait sienne la désormais célèbre devise du Président de la République « j’entends mais je ne tiens pas compte ». Il a ainsi été expliqué clairement (cette fois) que les « bonnes idées » venues d’ici ou là seraient prises en compte « même si elles sont minoritaires ». Comprenez donc que les idées que l’administration attend de voir apparaître par le biais d’une consultation « mise en ligne » seront évidemment prises en compte, les autres, même si elles sont majoritaires dans la profession, seront écartées.

C’est donc une parodie de démocratie participative qui est prévue : on fait semblant de demander à tout le monde son avis, mais on ne retient que ce qui conforte la hiérarchie. Que la « boite à idée » soit électronique ne change rien à la donne.

Quant à savoir ce qui permettra de faire le départ entre les « bonnes » idées et les autres, là encore, les choses ont été claires : il faut que cela soit conforme avec le « toujours moins » affiché comme ligne politique gouvernementale et rectorale.

Toujours moins de fonctionnaires, et donc d’enseignants. Pourquoi ? « parce que cela coûte cher »… Sans doute que l’ignorance et l’absence de qualification des jeunes coûtent moins cher… mais à qui ?

Les chiffres sont pourtant éloquents. De l’aveu même de l’administration, c’est 25 % des moyens de remplacements qui vont disparaître à la rentrée (même si le SNES a obtenu qu’il ne soit procédé à aucune mesure de carte scolaire pour les TZR), et c’est quelques 150 suppressions de postes en plus des « prévisions démographiques » qui ont été imposées à notre académie… l’exemple le plus frappant étant celui des collèges : des élèves en plus, et 25 postes en moins !

De quoi alimenter le chantage aux moyens auquel nous sommes désormais habitués : les proviseurs des lycées ont ainsi été sollicités pour porter leur établissement « volontaire » à l’expérimentation d’une réforme dont on ne connaît pour l’instant rien. Autant dire qu’il s’agit bien d’imposer des choix ministériels et rectoraux non plus de façon frontale, mais par la bande…

Face à ce triptyque du « toujours moins, toujours flou, toujours non », le SNES appelle les collègues à se mobiliser en participant massivement :

  le 29 janvier, dans la grève nationale unitaire, dans le cadre de la journée d’action interprofessionnelle

  le 11 février, à la journée d’action académique « collèges et lycées en solde », à Amiens

  en avril, aux Etats-Généraux académiques des lycées, pour un débat public et transparent sur l’avenir du lycée.