La refonte de la carte de l’éducation prioritaire dans l’académie d’Amiens va se traduire par une réduction conséquente du périmètre des établissements picards concernés.
Ainsi, aux actuels 22 établissements classés dans le dispositifs ECLAIR succéderont seulement 13 classés dans le réseau dit « REP+ », censé se substituer à l’ancien dispositif.
La nouvelle carte à l’étude, selon les propositions du recteur, verrait ainsi 4 collèges ECLAIR exclus du classement REP+. Il s’agit de trois collèges urbains : Rousseau à Creil, Herriot à Nogent sur Oise et Denain à Compiègne (Oise), et un établissement rural, le collège de Beaucamps le Vieux (Somme).
De même, cette carte exclurait de l’éducation prioritaire les lycées et lycées professionnels de l’académie. Cela permet au recteur d’afficher un nombre de collèges « en éducation prioritaire » en augmentation.
Mais, ce classement REP « simple » pose aussi de sérieux problèmes. Ainsi, la refonte des modalités d’attribution des postes aux établissements peut lui faire perdre tout son sens : à une dotation spécifique « éducation prioritaire » se substituerait une « allocation progressive des moyens » censée éviter les effets de seuil, mais qui aurait pour conséquence immédiate et directe que les moyens dégagés pour ces collèges « REP » ne seraient plus identifiables.
Quel avenir, dans ce cadre, pour les collèges actuellement classés ZEP et que le Recteur envisage de faire sortir de l’éducation prioritaire ? Il s’agit des collèges Pierre Mendès-France de Méru, Romain-Rolland de Mouy, Jehan Le Fréron de Crèvecoeur-le-Grand, pour l’Oise, et du collège d’Ailly-sur-Somme pour la Somme.
D’une façon générale, l’administration a été dans l’incapacité de justifier dans le détail ses propositions de classement, sauf à expliquer, pour chaque incohérence signalée entre les critères affichés et l’ordre donné, des situations particulières qui restent floues.
En l’absence de moyens, la refonte de l’éducation prioritaire dans notre académie se traduirait sur le terrain et dans les faits par une aggravation des conditions de travail et une pression accrue sur les personnels.
Dans l’attente des annonces ministérielles quant aux créations de postes dans l’académie et de leur répartition par établissement, le Snes-fsu appelle les collègues à se réunir pour débattre des actions à mener localement pour une réelle prise en compte des difficultés des établissements picards.
Il met en débat avec eux les modalités d’une action académique qui devra se mener au début du second trimestre, si les propositions n’évoluent pas d’ici là.