Dans de nombreux établissements, l’administration a fait croire que l’entrée dans le dispositifs CLAIR (devenu ECLAIR) était le seul moyen de conserver les dotations supplémentaires obtenues au titre de l’éducation prioritaire, voire d’augmenter ces dotations.

La réalité des chiffres de préparation de la rentrée 2012 montre que non seulement les établissements ECLAIR ne conservent pas leurs moyens, mais qu’ils en perdent proportionnellement plus que les autres !

Ainsi, dans les collèges (17 établissements), les inspections académiques ont déterminé des dotations qui, par rapport aux moyens actuels des établissements, conduisent à 29 suppressions de postes pour 57 élèves supplémentaires attendus.

C’est notamment dans l’Oise que la ponction est la plus forte, avec 19 postes supprimés pour 58 élèves en plus. Certains établissements sont ainsi lourdement frappés : -5,5 postes au Collège de Montataire, -4,6 au Collège Havez de Creil, -4,4 au Collège Fauqueux et -3,5 au Collège Baumont de Beauvais.

La Somme n’est cependant pas en reste, avec des ponctions conséquentes aux collèges Guy Mareschal (-5,1) et César-Franck (-4,8) d’Amiens.

Proportionnellement, les établissements de l’éducation prioritaire qui n’ont pas été classés ECLAIR perdent nettement moins de moyens : - 3,8 postes répartis entre les 23 collèges concernés.

Le choix a donc été fait de fragiliser encore plus ces établissements, déjà victime d’une politique d’affectation des personnels prétendument « sur profil » qui a conduit à laisser la moitié des postes vacants, et à y affecter à titre provisoire pour colmater les brèches des remplaçants TZR, des contractuels et même, cas unique en France, des stagiaires.

Cette analyse est confirmée par la situation des 5 lycées et lycées professionnels qui ont aussi été inclus dans le dispositif ECLAIR : ils perdent 10,5 postes, avec des établissements très touchés, comme le Lycée Jules Uhry de Creil (-5,8) et le LP Romain Rolland d’Amiens (-6,4).

La concentration des suppressions sur certaines zones urbaines, notamment Creil et son bassin, ainsi que les quartiers nord d’Amiens, témoignent d’un choix politique d’abandon des populations les plus en difficulté non seulement scolaire, mais aussi sociale.

Le Snes-fsu réaffirme son refus du dispositif ECLAIR dont la mise en place se fait sous le double signe du fiasco et de l’escroquerie politique.