Le Conseil académique de l’éducation national s’est réuni le 11 avril, trop tard pour émettre un avis susceptible d’être entendu par le Recteur, puisque toutes les opérations de préparation de rentrée sont déjà quasiment achevées. Le Snes a évidemment dénoncé ce simulacre de consultation, sans illusion sur l’écoute éventuelle par le Recteur des remarques formulées.
La participation a cependant été relativement importante, du côté des représentants des personnels (FSU, UNSA, SNALC), des organisations confédérales (CGT et CFDT), des élus, et surtout des parents d’élèves (PEEP et FCPE), venus en nombre pour poser leurs questions au Recteur.
Les déclarations préalables ont été nombreuses et fournies, notamment de la part de la FCPE, et ont exprimé largement les griefs et inquiétudes des uns et des autres quant à la politique scolaire de l’Etat et du Rectorat.
Le Recteur, en guise de réponse, a fait une longue déclaration dans laquelle il a évoqué les sujets qu’il voulait mettre en avant, sans rapport avec les questions posées, ce qui a été souligné et déploré par de nombreux intervenants.
A cette occasion, il a fait preuve une fois de plus de sa méconnaissance des dossiers (en l’absence du secrétaire général du rectorat), énonçant par exemple, sans doute par manque de maîtrise de la question, des contre-vérités concernant les personnels non-titulaires du second degré.
L’essentiel des débats ont ensuite porté sur la réforme des enseignements technologiques industriels. L’unanimité s’est faite pour exprimer de fortes réserves à ce sujet.
Le SNES a déposé un voeu adopté à l’unanimité (FSU, UNSA, SNALC, CGT, CFDT, PEEP, FCPE, région picardie) moins une abstention(directeur de l’IUFM), après que le Recteur ait tenté par tous les moyens d’empêcher sa mise aux voix, refusant même d’assumer ses fonctions de président de séance dans un premier temps, avant de revenir à une attitude plus raisonnable et respectueuse de l’instance de concertation. Ce voeu précise que « Le CAEN exprime ses réserves vis-à-vis de la réforme des enseignements technologiques industriels et demande un moratoire à sa mise en oeuvre ».
Au final, le Recteur semble se conformer à l’attitude qui est la sienne depuis son arrivée : dédain affiché pour les instances de concertation, absence de réponses aux questions posées, faible maîtrise des dossiers, et volonté acharnée de transformer le dialogue social et avec la communauté éducative en un volet d’un « plan com » qui résume, voire constitue, toute son action à la tête de l’Académie.