POUR LA DEFENSE DE NOS POSTES, POUR UNE REVALORISATION DE NOS METIERS ET DE NOS SALAIRES, CONTRE LA REFORME DU LYCEE, CONTRE LA REFORME DES RETRAITES

Les personnels de l’éducation nationale subissent encore une fois de plein fouet les suppressions de postes. Pour les LEGT et les LP de l’académie d’Amiens, cela se traduit par la baisse de 86 postes pour seulement 710 élèves de moins prévus à la rentrée 2020.
Pour les personnels techniques et administratifs se sont 4 postes de moins.
Pour tous les autres, (CPE, AED, Psy-EN, AS, Infirmières...), c’est l’absence totale de création de postes.
Les années se succèdent et se ressemblent malheureusement. Vous nous dites, Madame la rectrice, qu’il faut de l’ambition pour notre académie. Nous sommes totalement d’accord avec vos propos mais cela nécessiterait une toute autre politique en matière d’emplois et de ressources humaines.

  • Pour une reconnaissance réelle de notre travail

Nous partageons toutes et tous le constat que les conditions de travail et d’apprentissage se dégradent, et que les réformes successives, en particulier celles du lycée et du bac, ainsi que les réorganisations et mutualisations ont des conséquences néfastes sur le travail quotidien et la santé des personnels.
Pour les enseignants, ce sont des classes de plus en plus chargées, pour les personnels de plus en plus d’élèves à suivre, en particulier les personnels administratifs et techniques qui sont bien souvent les oubliés du système éducatif alors qu’ils contribuent de façon essentielle à la qualité du service public d’éducation.
Les suppressions d’emploi conduisent à une dégradation de nos conditions de travail pour les titulaires comme pour les agents non-titulaires. Aujourd’hui, la démotivation et le mal-être des personnels sont palpables, quel que soit leur grade. Cela doit être entendu des autorités académiques et ministérielles.

  • Une demande d’écoute concernant la réforme des lycées

La réforme des lycées imposée à marche forcée a mis les établissements dans un état de tensions inégalées. Cette réforme a mis les personnels dans un état de souffrance au travail (enseignants, vie scolaire) inadmissible.
La mise en œuvre des E3C, refusée par la majorité des organisations syndicales enseignantes, en l’état actuel des choses devient risible. Ce qui se passe dans les lycées de l’académie par exemple à Amiens, Chauny, Compiègne, Beauvais,... montre précisément ce que signifie un baccalauréat local.
Nous vous demandons, Mme la rectrice, de permettre aux élèves de l’académie n’ayant pas composé de pouvoir le faire au cours d’une session de rattrapage, comme proposé par les chefs d’établissement. Les mouvements lycéens dans l’académie ont été pacifiques. L’encadrement de nombreux d’enseignants pour canaliser les élèves a été important. Il est nécessaire de donner un signal d’apaisement dans cette période de tension.

Les problèmes liés aux E3C sont nombreux : la rupture d’égalité entre les élèves est évidente (fuite des sujets, organisation locale de la passation des épreuves), les problèmes pédagogiques (qualité des sujets, cadrage pédagogique). Les corrections s’annoncent aussi problématiques, notamment en raison des problèmes techniques, mais aussi parce qu’elles vont poser de vrais dilemmes de métier aux correcteurs.

La FSU continue de revendiquer un temps banalisé, avec un cadrage académique, pour permettre aux personnels de corriger les copies d’E3C dans de bonnes conditions et de définir collectivement les critères d’évaluation, en particulier afin qu’ils ne pénalisent pas les élèves. De plus, la rémunération doit être celle du taux actuel de correction des copies du baccalauréat. La FSU rappelle sa demande de maintien du 3e enseignement de spécialité en Terminale.

La communication ministérielle parle de confiance et de simplification, mais en réalité, passer l’année scolaire à organiser des épreuves sans avoir le temps d’y préparer sérieusement les élèves ne peut ni nous satisfaire ni nous rassurer.

Oui, nous sommes 99.9% à vouloir la réussite des élèves, mais nous ne sommes pas tout aussi nombreux à estimer que cette réforme soit porteuse de cette volonté, bien au contraire !
Les E3C nuisent à nos élèves, à leurs apprentissages, à la constitution de leur dossier Parcoursup, à leur avenir scolaire, professionnel et de futurs citoyens européens.

Nous ne serions que 0.1 % à dénoncer cette réforme, mais à 100% fatigué(e)s de devoir nous battre pour que nos élèves puissent bénéficier d’une évaluation juste, équitable et respectueuse et d’un diplôme terminal digne de ce nom !
Dans l’immédiat, une première solution s’impose : annuler cette session et revenir à des épreuves nationales, terminales et anonymes. C’est une solution de sagesse et de responsabilité nécessaire car dans l’intérêt de tous.

  • La promulgation de la loi fonction publique du 6 août dernier a eu pour conséquence le saccage de nos droits statutaires.

La logique d’une gestion managériale presqu’absolue, portée par le gouvernement dans sa loi aura pour effet de sortir des compétences des CAP les opérations de mutations concernant les personnels de chaque corps, dès 2020.
Résultat des courses : le contrôle et l’appréciation globale portés sur les tableaux annuels de mutations, inter ou intra académiques, par les personnels par l’intermédiaire de leurs représentant.es élu.es, dans les CAP, n’auront plus cours en 2020.
Cette logique de gestion managériale des mutations vise à empêcher les élu.es du personnel de jouer pleinement leur rôle.
Elle vise donc – en dépit de l’existence de lignes directrices de gestion ministérielles ou académiques – à permettre aux directions de piloter la mobilité des agents – sans témoins gênants - en privilégiant l’utilité de service (et l’idée qu’elles s’en feront) au détriment du droit statutaire à la mobilité des personnels. Ce que nous ne pouvons accepter.
C’est pourquoi, au-delà de l’accompagnement individuel des candidat.es à la mobilité par ses délégué.es, la FSU continue de s’opposer à la loi du 6 août 2019 et à ses conséquences pour les personnels en réclamant son abrogation et le rétablissement – notamment - des compétences des CAP et du rôle de leurs élu.es.

  • La réforme des retraites

Depuis près de deux mois la France connaît un mouvement social inédit par sa durée, l’inventivité des formes d’action, le soutien maintenu de l’opinion. Le gouvernement n’a pas réussi à convaincre du caractère « juste » de son projet de réforme des retraites et a été contraint secteur par secteur d’essayer de proposer des mesures destinées à minimiser les effets négatifs qu’apporterait la réforme par points.
Notre secteur se mobilise particulièrement contre le projet de réforme des retraites, parce ce qu’il rime avec individualisation plutôt qu’avec solidarité. Et aussi parce que les personnels de l’éducation seraient parmi les plus fortement pénalisés par la retraite à points.

Notre ministre est aux abonnés absents depuis plus d’une semaine et pourtant des décisions doivent être prises, notamment concernant la Réforme du lycée, les épreuves communes de contrôle continu et sur les retraite.

La FSU est déterminée à refuser la dérive autoritaire de ce gouvernement et espère une prise de conscience rapide.