17 novembre 2022

Dans les départements

Simone-Veil en lutte pour défendre ses droits !

Ils ont dit STOP parce qu’en 3e les élèves sont en moyenne 30,2 par division.
Ils ont dit STOP parce que l’établissement compte aujourd’hui 638 élèves alors que, lors de son dernier passage, la commission de sécurité a établi la capacité d’accueil du collège à 600 élèves.
Ils ont dit STOP parce qu’il n’y a que 4,5 assistants d’éducation pour 638 élèves, soit 1 A.E.D pour près de 142 élèves.
Ils ont dit STOP parce que le nombre de demi-pensionnaires est désormais beaucoup trop important, au point que les élèves n’ont pour la plupart que 15 minutes pour déjeuner.
Ils ont dit STOP parce que la dotation SEGPA ne permet pas aux enseignants d’assurer les horaires réglementaires car elle comporte trop d’H.S.A (comme partout dans le département, 2 H.S.A sont prévues par P.E alors qu’ils n’ont pas l’obligation d’en accepter) et celles-ci n’ont pas été absorbées.
Ils ont dit STOP car il n’y a plus d’infirmière au collège.
Ils ont dit STOP parce que faute d’A.E.S.H en nombre suffisant, des élèves en situation de handicap ne sont pas accompagnés dans les actes de la vie quotidienne et ne sont pas en sécurité (un élève atteint de la maladie des os de verre reste ainsi sous la surveillance d’un copain pendant la récréation).
Ils ont dit STOP parce que les élèves de 4e et de 3e n’ont pas de professeur de technologie depuis la rentrée.
Ils ont dit STOP parce que les élèves latinistes n’ont pas de cours de latin depuis le départ en congé maternité de leur enseignante le 9 septembre (la collègue est remplacée par une contractuelle en lettres modernes qui ne peut assurer les cours de latin).
Les motifs qui ont poussé les collègues du collège Simone-Veil de Cauffry à se mettre en grève jeudi 13 octobre, et les représentants des parents d’élèves à organiser une journée « collège mort » vendredi 14, journée d’ailleurs très réussie, sont nombreux.
Malheureusement, comme trop souvent, les réponses de la DSDEN et du rectorat sont en nombre inversement proportionnel aux revendications... Et, comme trop souvent, plus les demandes sont claires, plus les réponses sont floues...
Ainsi, lors du C.D.E.N1 du 13 octobre, nous interpellons l’inspectrice d’académie et son adjoint, qui est en charge du second degré, sur la grève en cours à Cauffry. Ils nous répondent tout d’abord que des entretiens sont réalisés pour remplacer l’infirmière, qui est en congé courte durée, et que pour ce qui est du poste en technologie, le problème de recrutement est national...
Ils ajoutent ensuite que personnels et usagers du collège peuvent néanmoins être rassurés car des annonces seront faites l’après-midi même lors du C.T.A2, et qu’ils ont prévu de recevoir les enseignants de Cauffry en audience jeudi 20 octobre. Lorsque nous leur signalons que les collègues en ont assez des tergiversations, ils rétorquent que leurs agendas sont très chargés, qu’il en sera donc ainsi et pas autrement... pour finalement appeler le chef d’établissement en fin de journée et lui annoncer que l’audience aura lieu le lendemain, vendredi 14...
Quelles sont donc les « nouvelles rassurantes » promises en C.D.E.N et annoncées en C.T.A ? Octroi d’un demi-poste d’A.E.D, là où les collègues demandaient 2 A.E.D ou 1 A.E.D et 1 C.P.E supplémentaires...
Le décalage entre l’urgence sur le terrain et les réponses académiques se confirme lors de l’audience du vendredi 14, à laquelle nous avons accompagné les collègues. Monsieur l’inspecteur d’académie adjoint se veut rassurant et annonce « de bonnes nouvelles » : arrivée d’une A.E.S.H-co le lundi suivant et réflexion en cours sur un redéploiement des moyens en P.E afin de pallier le problème en SEGPA...
Pour ce qui est de l’ouverture d’une division supplémentaire sur le niveau 3e, la réponse est très étonnante : ce ne serait pas un problème de moyens (« Les moyens, on les a, même en heures poste ; on se garde toujours une enveloppe », déclare sans vergogne l’inspecteur d’académie adjoint !) mais un problème de place (« Ce n’est pas possible spatialement parlant. ») !
Lorsque nous proposons l’installation d’un bâtiment modulaire en urgence, l’inspecteur d’académie adjoint répond que le conseil départemental estime que les sols ne s’y prêtent pas...
Ainsi, non seulement enfants et personnels ne sont pas en sécurité dans un collège trop petit pour leur nombre, mais en plus certains sont condamnés à des conditions de travail encore plus difficiles qu’ailleurs, faute de place !
La direction de l’établissement, présente elle aussi à l’audience, propose alors des dédoublements sur certaines heures de cours en 3e, solution rejetée par les personnels à cause de son iniquité : pourquoi des dédoublements en sciences physiques mais pas en anglais ? en français mais pas en arts plastiques ? en mathématiques mais pas en E.P.S ?
L’audience se termine, comme trop souvent, sur la promesse d’un suivi attentif de la situation...
Après vérification de l’occupation des salles sur Pronote, les collègues s’aperçoivent qu’il serait tout à fait possible de loger une sixième division de 3e ; pour obtenir cette ouverture, ils sont prêts à modifier leur quotité de service (une collègue est même prête à renoncer à son temps partiel) et à bouleverser leurs emplois du temps. Seul manque l’octroi de quelques heures poste, que la DSDEN assure donc avoir...
Pourtant, le 28 octobre, nous apprenons par courriel que la DSDEN n’envisage pas d’ouverture de division mais l’octroi de « moyens supplémentaires d’accompagnement »...
Nous avons sollicité une audience auprès du conseil départemental afin de trouver une solution pour qu’élèves et personnels travaillent en sécurité. Notre demande est à l’heure actuelle restée sans réponse...
Nous restons bien évidemment mobilisés et ne manquerons pas d’interpeller DSDEN, rectorat et conseil départemental dans les différentes instances. Il est urgent qu’ils comprennent que quand nous disons STOP, ils ne peuvent plus se payer de mots et nous répondre ENCORE...