20 juin 2008

Les catégories

Haut Conseil de l’Ecole : un rapport très orienté !

Alors qu’encore une fois, les Conseillers d’Orientation – Psychologues (COPsy) et Directeurs des Centres d’Information et d’Orientation (DCIO) sont les oubliés des mesures de revalorisation annoncées la semaine dernière par le ministère, le HCE va remettre prochainement son rapport sur l’orientation au président de la République, selon une dépêche de l’AEF.

Le rapport serait construit sur le constat « d’une orientation qui procèderait par exclusion successive et serait trop éloignée des besoins économiques ». Ce neuvième rapport serait ainsi conforme aux huit précédents, non seulement dans ses conclusions mais par le divorce criant entre les propositions et les constats portant sur le fonctionnement des procédures d’orientation et d’affectation, le manque de places et des passerelles. A croire qu’il existe un modèle déposé des rapports sur l’orientation : Si vous avez une voiture qui a des problèmes de carburation dont les vitres ne s’ouvrent plus et dont les sièges sont défoncés, que faut-il faire ? Pour le HCE : changer le chauffeur !

Le SNES revendique une orientation moins inégalitaire, mais il ne peut accepter la stigmatisation des COPsy et des DCIO rendus seuls responsables de tous les dysfonctionnements actuels de l’orientation : car c’est bien le Ministère de l’Education Nationale (MEN) qui a décidé de rétablir le Dispositif d’Initiation aux Métiers par Alternance (DIMA) favorisant ainsi les sorties précoces du collège, c’est bien le Ministère qui décide des procédures d’orientation dans le secondaire et le supérieur, ce sont les Rectorats qui programment les fermetures de classes dans l’enseignement professionnel amenant des centaines d’élèves à devoir accepter une

spécialité professionnelle ne correspondant pas à leur projet, c’est bien le Ministère qui ne crée pas ou supprime les passerelles bloquant les changements de voies et les poursuites d’études.

Les problèmes identifiés par les rapporteurs sont des réalités. Mais on voit mal comment ils seraient résolus par la dilution des CIO dans des guichets uniques avec les ANPE et les Missions locales, par la mise en extinction du corps des conseillers d’orientation-psychologues et leur remplacement par des « professeurs référents en orientation ».

En revanche, on sait que l’élimination des COPsy et de leur titre de psychologue permettra surtout au MEN de faire des économies !

Les propositions du rapport révélées par l’AEF traduiraient, si elles étaient confirmées, un changement complet de paradigme dans l’orientation scolaire en posant comme prioritaire, dès le collège, une illusoire adaptation, en temps réel, de l’Ecole aux besoins économiques.
La formation initiale ne vise pas seulement à répondre aux besoins actuels du marché du travail mais bien à développer une culture commune indispensable à une formation tout au long de la vie, adaptée aux évolutions de la société et des métiers futurs.

Pour le SNES, l’orientation au collège et au lycée doit aussi être un levier pour donner aux élèves l’envie d’apprendre, de s’engager dans leurs études et d’obtenir des diplômes, véritables atouts pour l’insertion professionnelle.
L’idée de faire de l’orientation un enjeu prioritaire du système éducatif est partagée par tous. Pour le SNES, cela nécessite d’en peser toutes les dimensions, individuelles et collectives. Cela ne peut se faire à partir d’a priori limitant l’orientation à un problème d’information écartant ainsi toutes les approches cognitives, affectives et sociales.
Le SNES combattra toute évolution de l’orientation ayant pour objectif sa mise au service de la réduction programmée de l’offre de formation !
Il invite à signer massivement l’appel « pour un avenir ouvert et des orientations ambitieuses » en ligne sur son site.

http://www.snes.edu/petitions/?petition=7