Nos professions sont en colère et l’expriment dans les grèves et manifestations pour l’éducation, avec une forte mobilisation des personnels. D’ores et déjà se préparent les suites du mouvement et son amplification.
Les motifs de colère s’accumulent :
suppressions massives de postes,
réformes inacceptables en l’état dont nous demandons le retrait : réformes des lycées, de la formation et de la gouvernance des établissements,
remise en cause de l’éducation prioritaire,
casse du service public d’orientation…
En multipliant à marche forcée des réformes régressives, le gouvernement pose les bases d’une transformation radicale du second degré.
Le tri et la sélection précoce des élèves enterrent l’ambition de la réussite de tous.
La mise en concurrence à tous les niveaux des élèves, des personnels et des établissements détruit le système éducatif public. Nous combattons cette politique de régression budgétaire, éducative et sociale.

Les restrictions budgétaires vont de pair avec la dénaturation des métiers, l’aggravation des conditions de travail et la régression éducative.
Les mesures récentes contre le décrochage scolaire et l’absentéisme oublient les CPE, acteurs de premier plan et traduisent une méconnaissance de nos fonctions. La réorientation de leur activité professionnelle au nom d’un pseudo « décloisonnement des missions » (perceptible dans les épreuves du nouveau concours) rapproche les CPE de l’équipe de direction. Les CPE refusent dans leur majorité cette réorientation qui les éloigne du suivi et de l’accompagnement des élèves et du travail en complémentarité avec les équipes pédagogiques.
Pourtant, le système éducatif a besoin des professionnels qualifiés que sont les CPE et ce n’est pas en nous nommant DRH de personnels de plus en plus précaires que nous pourrons réussir au mieux nos missions essentielles auprès des élèves et des familles.
Au quotidien, le renforcement du poids de la hiérarchie locale accentue la pression sur les collègues.

Les propos du Ministre sur l’effort de recrutement de CPE depuis 2002 qu’il évaluait à 30%, maquillent la réalité.
Depuis 2006, les recrutements sont inférieurs aux sorties du corps, des postes sont vacants. A l’issue des mouvements intra-académiques en 2009, il restait plus de 200 postes non pourvus, sans compter les suppressions massives de TZR.

Dernièrement, l’inspection générale nous a présenté les grandes lignes d’un projet de protocole d’inspection.
Quel est l’objectif de cette évaluation en l’absence de note pédagogique et alors que l’entretien professionnel devient la règle dans la fonction publique ?
Que sera le contenu même de cette évaluation et quelles nouvelles attentes professionnelles induira t-il ? Les modalités du dispositif d’évaluation viseront-elles le conseil et l’analyse partagée dans le respect des missions ?

Nous restons très critiques quant à l’expertise des IA-IPR en la matière, qui sont très rarement issus du corps des CPE. Nous serons vigilants pour éviter toutes nouvelles occasions de dénaturer notre métier.
Elever le niveau de recrutement des enseignants et CPE est une revendication du SNES, qui répond aux évolutions des métiers, des savoirs et aux besoins du système éducatif.

Cependant, le gouvernement s’est saisi de l’occasion pour supprimer massivement des emplois. C’est ainsi qu’au lieu de travailler à une meilleure articulation des différentes composantes de la formation, de compléter la pré-professionnalisation par une année de formation après le concours, d’organiser des pré-recrutements, il a décidé de supprimer l’essentiel de la formation initiale des lauréats des concours et de la transférer au cours du master, notamment au travers de stages en « responsabilité » pour les étudiants. Cette pirouette permet ensuite d’affecter les stagiaires à plein temps et d’en faire des moyens à part entière. Elle nie tout besoin de formation professionnelle. Les conséquences en gestion des personnels seront catastrophiques.

Nous dénonçons, par ailleurs les mesures sécuritaires telles que les équipes mobiles de sécurité, les portiques de sécurité, la vidéosurveillance… comme seules réponses aux questions des violences scolaires, niant la nécessité de personnels qualifiés pour une véritable politique de prévention.

IL FAUT DONC UN CHANGEMENT PROFOND DE POLITIQUE EDUCATIVE

Concernant le Mouvement 2010, l’application de la LOLF, rend difficile ce dernier.
En effet l’effet des baisses des recrutements, les suppressions de postes qui en découlent au niveau national et l’affectation des stagiaires sur des emplois rendent impossible un mouvement de bonne qualité et entravent la mobilité des personnels à l’inter comme à l’intra.

IL FAUT DONC, AUSSI UN CHANGEMENT DE POLITIQUE DE GESTION DES PERSONNELS !