Projection-Débat le mercredi 15 octobre à 19h30 au Ciné Saint Leu en présence d’un Secrétaire Général du SNES.

Le film de Laurent Cantet, palme d’or au festival de Cannes 2008, est sur le point de sortir en salles. Vous l’aimerez ou le détesterez. Mais une chose est certaine, ce film tiré du livre de François Bégaudeau est un formidable déclencheur de débats sur le métier d’enseignant.

Le film est d’abord la chronique de la vie d’une classe de quatrième dans un collège pas facile, une communauté de 25 personnes qui ne se sont pas choisies, mais qui sont appelées à se côtoyer et à travailler entre quatre murs pendant toute une année. Laurent Cantet a fait le choix de ne jamais sortir de l’enceinte de l’établissement, montrant l’école comme une caisse de résonance, un microcosme où se jouent très concrètement les questions d’intégration culturelle et sociale, d’exclusion, de travail et de pouvoir.

Tous les adolescents du film sont, au moment du tournage, élèves au collège Françoise Dolto à Paris dans le 20° arrondissement, et à une exception près, les parents sont ceux des élèves dans la vie. Même chose du côté des personnels (enseignants, CPE, principal…) tous y travaillent sauf François Marin le professeur de Français. C’est l’une des forces du film : dès la première scène, nous reconnaissons notre univers professionnel, et de nombreuses séquences renvoient à des instants que nous avons tous vécus d’une façon ou d’une autre.

Si les séquences en salle des professeurs, conseil de classe, conseil de discipline montrent les débats et la réflexion d’une équipe au travail, c’est bien l’activité du professeur et des élèves dans la classe qui occupe l’essentiel du film, ce qui est très rare au cinéma.

Au cœur de l’acte pédagogique, la question du langage. Laurent Cantet filme ces joutes oratoires que l’on peut vivre en classe comme un match où ce qui compte avant tout est d’avoir le dernier mot. Il montre surtout les malentendus si fréquents qui font qu’on ne se comprend pas, ou qu’on ne se comprend qu’à moitié.

Certains d’entre nous seront exaspérés par les méthodes et le comportement du professeur qui prend beaucoup de risques face aux élèves et qui d’ailleurs dérape. Pour ma part, je retiens qu’Entre les murs rend d’abord justice au travail qui se fait au sein de l’école, montre à quel point le métier d’enseigner est complexe, épuisant car terriblement impliquant et en même temps capable d’offrir de réels moments de grâce. Que l’on adhère ou que l’on déteste, le film permet des discussions passionnées sur notre métier, comme nous avons pu le constater lors de la projection en avant-première organisée pour le SNES.

Claudie Martens