5 mars 2025

Actualités

Déclaration CSAD 60 du 27 février 2025

📢Déclaration liminaire de la FSU :

Monsieur le DASEN, mesdames et messieurs les membres du CSA-Sd de l’Oise,

Comme à chaque fois que nous nous réunissons, ce CSA-SD se tient alors que vient d’être nommée une nouvelle ministre de l’Éducation Nationale : cette fois c’est Élisabeth Borne, ex-première ministre, experte dans le passage en force à l’aide de l’article 49.3, à l’origine de la réforme des retraites, cette réforme injuste, très largement contestée, avec notamment une forte mobilisation du monde de l’Éducation Nationale. elle est notre 5e ministre en moins d’un an !

Chaque ministre de l’Éducation Nationale souhaite imposer son style, laisser une marque… On pourrait donc s’attendre à une nouvelle politique éducative pour 2025, à une rupture… Que nenni.
Cette fois encore, le service public d’éducation et ses personnels vont payer un lourd tribu. Dans nos professions très féminisées, ce sont les femmes qui seront les premières victimes du gel du point d’indice et de la baisse de l’indemnisation des arrêts maladies, tout particulièrement les plus précaires d’entre nous (les AESH).

Élisabeth Borne a bien commencé le détricotage du “Choc des savoirs” de Gabriel Attal, en annonçant l’extinction des prépa-Seconde, en revenant sur le DNB-couperet dont l’obtention conditionnait l’entrée au lycée et en abandonnant les groupes en Quatrième/Troisième (mesure inapplicable à moyens constants). Elle a finalement renoncé aux 4000 suppressions de postes à l’échelle nationale, mais le budget de notre ministère reste marqué par son austérité : de ce fait dans notre département, sous couvert de baisse de la démographie scolaire, il y a de nouveau des suppressions d’emplois. Il n’y aura pas d’allègement des effectifs par classe dans l’Oise, pas de créations de postes de TZR pour assurer le remplacement des collègues en arrêt. La baisse des taux d’encadrement s’apparente à un renoncement pur et simple de la possibilité d’ améliorer à la fois les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves.

De trop nombreux collèges de l’Oise dénoncent une DGH insuffisante pour poursuivre un enseignement de qualité. Les groupes de 6e et 5e surconsomment toujours tellement de moyens et la marge d’autonomie est tellement rabougrie que les dédoublements et co-enseignements disparaissent, des options sont supprimées.

Une création ou une suppression de division correspond à 29 heures, en théorie. Mais dans notre département, une fermeture de division varie entre 26 et 35 heures, selon les taux de réussite aux évaluations nationales et au DNB. Que dire à nos collègues ? Levez le pied, si vos moyens ont permis à vos élèves de réussir mieux qu’attendu votre DGH sera rabotée alors que si ils obtiennent de moins bons résultats qu’attendu votre établissement bénéficiera d’une « attention particulière », vos moyens diminueront moins, vos conditions de travail seront épargnées… Visiblement les évaluations nationales ne sont pas faites que pour aider les élèves, mais pour trouver où faire des économies.

Et combien de collègues qui enseignent une discipline qui n’est pas la leur (comme les mathématiques) dans l’Oise ? Combien de postes non remplacés (ou remplacés partiellement), dans notre département avec des élèves qui n’ont pas d’enseignants devant eux ou qui voient leurs professeurs remplacées par des enseignants de l’établissement en heures supplémentaires ou en PACTE… jusqu’à ce qu’iels craquent ? Combien d’enseignants non-titulaires, sans formation ? Toujours plus. Pour la FSU, c’est au contraire de créations d’emplois dont l’Oise a besoin.

Mais comment recruter des personnels dans ces conditions ? Les années se suivent et se ressemblent : la désaffection des concours s’aggrave et atteint un niveau historique. Face à cette crise d’attractivité inédite qui se poursuit, il y a urgence à agir ! Afin de redonner de l’attractivité aux concours, la FSU revendique : une revalorisation des salaires (et non une baisse des salaires via une moindre indemnisation des arrêts maladie et le gel du point d’indice) et des carrières, des pré-recrutements massifs, une entrée progressive dans le métier avec un stage à tiers-temps, des mesures sociales d’accompagnement des candidates durant leurs études jusqu’aux concours et bien sûr une amélioration des conditions de travail de toutes et tous.

L’École et ses personnels traversent une crise profonde, qui s’aggrave ces dernières années. Pour la FSU, l’heure est à la mobilisation. D’ores et déjà, la FSU Oise appelle les personnels à poursuivre la mobilisation le 8 mars, journée de lutte pour les droits des femmes et à se mettre en grève le 11 mars, jour du CDEN.