20 novembre 2016

Actualités

Orientation des élèves et prévention du décrochage : les Hauts de France s’en mêlent

Pour les CO-Psy, à peine le temps de se remettre du stage syndical et du rassemblement fructueux de la semaine dernière à Amiens organisés dans le cadre de l’action nationale du SNES « Pour un réseau de CIO à la hauteur des ambitions du nouveau corps ! », à peine levée la coupette de bulles pour fêter le vote au CTM du 16 novembre de la création du corps commun de PsyEN, à laquelle ont œuvré le SNES et le SNUIPP depuis plus de deux ans... que l’actualité régionale nous engage à repartir au combat avec la FSU, pour défendre les missions et compétences de l’Education nationale face à une région Hauts de France très entreprenante.

Des groupes d’écriture du CPRDFOP - le projet politique et d’action de la région HDF concernant l’orientation et la formation professionnelle - se sont tenus ces deux dernières semaines, organisés par la région HDF dans une urgence et un méli-mélo d’ordres et de contre ordres de lieux et de dates, qui ont bien compliqué la vie des participants et qu’on a du mal à croire fortuits.

La FSU HDF, efficace et réactive en lien avec les sections académiques du SNES de Lille et d’Amiens, a mis en œuvre une coordination s’appuyant sur la participation de militants « experts » dans les champs professionnels concernés, ce qui a permis d’analyser les documents produits par la région et d’y porter nos contributions à chaque étape de leur écriture malgré tous les obstacles (ne disposer des documents à amender que la veille pour le lendemain… découvrir les réécritures de documents sur lesquelles réagir au début de la réunion…)

Des CO-Psy du SNES des deux académies étaient mandatés pour les groupes 1 : « itinéraires de réussite et lutte contre le décrochage » et 2 : « information et orientation des jeunes, des familles et des adultes », et le collectif CO-Psy du S4 était mis à contribution...

Las ! Face aux rouleaux compresseurs du discours lénifiant de la région – et à l’urbanité complaisante des représentants de nos recteurs - la FSU s’est trouvée très seule pour défendre ce qui pour nous est évident : le travail sur l’orientation n’est pas de même nature avec les élèves et les étudiants qu’avec les personnes sorties du système scolaire (jeunes ou adultes), l’alternance et la mixité des parcours de formation n’est pas l’unique et miraculeuse solution à tous les maux de qualification, d’insertion, et de décrochage…

Seule aussi pour rappeler en quoi, dans la loi, les compétences de l’Etat et de la région sont clairement définies : C’est l’Etat qui prend en charge l’orientation des élèves et des étudiants dans les établissements. Les CIO ne font pas partie du SPRO (service public régional d’orientation), ne sont pas concernés par le CEP (conseil en évolution professionnelle) et ne doivent donc pas être intégrés dans le cahier des charges par lequel la région organise le SPRO. Les professionnels, acteurs de l’orientation dans leur « cœur de métier » sont déjà qualifiés et n’ont pas à être « professionnalisés » par les soins de la région. Dans la lutte contre le décrochage, la prévention et le repérage relèvent de l’Etat et pas de la région !

Toutes ces évidences sont pourtant battues en brèche dans la rédaction finale des textes. Pour s’arroger une gouvernance et un pilotage qui s’étendrait largement aux établissements et aux publics scolaires, la région brouille la définition des publics et réécrit la loi ! C’est très inquiétant quant à la teneur à craindre des futures conventions Etat/régions devant définir le rôle et les missions de chacun et la coordination des services et des actions, et des conséquences sur les missions et le quotidien des personnels.

La FSU régionale et le SNES des deux académies ont d’ores et déjà demandé une audience en urgence au recteur de région.