25 mai 2011

Actualités

Des équipes pédagogiques précarisées dans les établissements en difficulté

Le Recteur Mucchielli avait décidé, contre l’avis unanime des représentants des personnels, d’engager notre académique dans une mise en place à outrance du programme CLAIR, censé prendre la place des dispositifs plus anciens d’éducation prioritaire. Ainsi, alors que la moyenne des académies est de compter une demi-douzaine d’établissements classés CLAIR, il y en a désormais 22 en Picardie !

Parmi les éléments les plus contestés de ce dispositif figurent des modalités d’affectation des enseignants « sur profil », sans critères objectifs.

A trois semaines des opérations de mutation et d’affectation, les premiers éléments chiffrés obtenus du Rectorat après clôture des candidatures montrent l’échec complet de ce volet du dispositif CLAIR.

Ainsi, pour 96 postes « profilés » à pourvoir dans ces établissements, le Rectorat n’a enregistré que 58 candidatures.

De nombreux postes (31) n’ont ainsi attiré aucun candidat. D’autres (27 ) n’ont recueilli qu’une seule candidature, ce qui conduira l’administration soit à faire une croix sur le recrutement « sur profil », soit à risquer que certains de ces postes restent vacants. Et encore, ces chiffres sont susceptibles d’être plus importants, l’administration n’ayant pas encore communiqué la totalité des postes à pourvoir.

Enfin, les seuls postes à susciter un nombre plus important de candidatures sont ceux situés dans la ville d’Amiens, devenue très difficile à obtenir compte tenu du nombre de suppressions de postes qui y sont intervenues depuis plusieurs années. Cela démontre que bien des candidats à des affectations en CLAIR ont privilégié une démarche géographique, et non une quelconque adhésion au « projet » CLAIR.

Le résultat de ce fiasco prévisible va être une précarisation accrue des équipes pédagogiques dans ces établissements difficiles qui ont au contraire besoin de stabilité.

Les postes vacants seront ainsi pourvus au dernier moment, « à titre provisoire », par des titulaires remplaçants (TZR) ou des contractuels, affectés pour quelques mois seulement.

Pire encore, le Rectorat d’Amiens est le seul de France a avoir pris la décision d’y affecter aussi des stagiaires, dont les conditions de formation ne cessent de se dégrader. Ceux ci vont donc faire les frais de cette imprévoyance administrative !

Le Snes-fsu déplore l’aveuglement du Recteur Mucchielli, très zélé dans la mise en oeuvre des réformes ministérielles, mais visiblement toujours aussi peu au fait des réalités de notre académie, et rappelle sa demande d’abandon du dispositif CLAIR.