Le Rectorat d’Amiens a communiqué hier aux organisations syndicales représentatives ses projets de répartition des suppressions de postes dans le second degré.
Première surprise : la note, déjà salée, de 198 postes en moins est encore aggravée par le Recteur Mucchielli qui fait porter l’ensemble à 201,5 suppressions.
Il a ainsi décidé de tirer un trait définitif avec toute formation pour les nouveaux enseignants en supprimant les moyens qui existaient jusque là.

Dans les établissements, les collèges pourraient apparaître comme relativement épargnés, car ils ne perdent « que » 10 postes, tous ponctionnés dans la Somme. Mais ces chiffres sont à mettre en rapport avec les 1 763 élèves supplémentaires prévus par le Rectorat à la rentrée prochaine, c’est-à-dire l’équivalent de 65 classes !
Alors que les collèges de l’académie sont déjà au niveau minimal de dotation en moyens humains, les seules « marges de manoeuvres » possibles pour les inspecteurs d’académie, outre l’augmentation du nombre d’élèves par classe, semblent se trouver dans la réduction des moyens des établissements classés en éducation prioritaire, voire la suppression de « petits » collèges en zone rurale.

On comprend mieux le sens de la mise en place du dispositif CLAIR, qui prétend répondre aux difficultés scolaires sans moyen supplémentaire : ce sera sans doute avec des moyens en moins.

Mais ce sont les lycées qui vont subir les principales ponctions d’emplois, avec 85 suppressions de postes prévues, alors que le nombre d’élèves stagnerait (- 158). Ainsi, avec l’équivalent de 5 classes en moins, le rectorat prévoit de supprimer l’équivalent d’un lycée entier en postes !

C’est la preuve par les chiffres des mensonges du ministre de l’éducation nationale et du président de la République qui avaient affirmé que la réforme du lycée se ferait sans suppression de moyens.

Comme le démontre la situation dans les lycées professionnels dont la réforme arrive à son terme à la rentrée prochaine et qui absorbent les 106,5 suppressions de postes restantes, alors que le nombre d’élèves va augmenter d’environ 500, les réformes sont faites avant tout pour supprimer des emplois d’enseignants, au détriment, toujours, de l’intérêt des élèves.

Ce n’est pas avec ces mesures-là qu’on améliorera la qualification des jeunes de Picardie.

Le SNES appelle les collègues à se mobiliser dans les établissements, à participer aux initiatives d’action départementales intersyndicales prévues le 22 janvier et à débattre dès maintenant des conditions d’un recours à la grève avant la mi-février.

Amiens, le 11 janvier 2011