Avec plus d’une semaine de retard, le Rectorat d’Amiens a fini par fournir les projets de dotation des lycées de l’académie pour la rentrée 2010.

Ces chiffres confirment le vrai visage de la réforme des lycées : un moyen d’habiller une baisse massive des moyens.

Ainsi, alors que le Rectorat envisage finalement 147 élèves de plus dans les classes de lycées (hors BTS et classes préparatoires), il prévoit de supprimer l’équivalent de 51 postes en heures d’enseignement.

Ces chiffres, qui se fondent sur la comparaison des effectifs et moyens réels à la rentrée 2009 et des dotations proposées, contredisent ou amplifient les annonces faites lors du dernier comité technique paritaire : 11 élèves de moins, et 42 postes supprimés.

Entre temps, il est vrai, la réforme des lycées a été « préparée » dans l’académie : l’administration, sans aucune réelle concertation avec les personnels et leurs représentants, a déterminé la carte des nouveaux enseignements « d’exploration et de détermination » qui remplacent les actuelles options de la classe de seconde.

La lettre du recteur aux chefs d’établissements sur les possibilités d’enseignements de découverte de leurs établissements, ne permet pas vu la dotation de 3 h pour une classe de seconde d’offrir les 3 possibilités de choix d’organisation de ces enseignements, de même la volonté d’un établissement de demander l’ouverture d’un enseignement supplémentaire se heurte au dictat suivant, pas de demande de moyens humains et matériels supplémentaires.

Cette nouvelle carte des formations reste pour l’instant secrète, ce qui rend impossible toute analyse des mécanismes de préparation de la rentrée. Comment ne pas y voir une illustration de la nouvelle politique « managériale » de l’éducation nationale, en lien avec la décision prise par le ministre de déposséder les conseils d’administration des établissements scolaires de tout pouvoir sur les structures et les choix pédagogiques locaux ?

Au final, 33 des 44 lycées de l’académie perdent des moyens. Les plus touchés ne sont pas forcément ceux qui perdent des élèves : le Lycée Thuillier d’Amiens, avec des effectifs prévus stables, perd 5,5 postes, le Lycée Edouard Gand, avec 6 élèves de moins, perd 6 postes d’enseignants, le Lycée Condorcet de Saint Quentin, qui devrait gagner 33 élèves, perd trois postes, même « punition » pour le Lycée Henri-Martin, toujours à Saint Quentin, qui devrait avoir une douzaine d’élèves en plus...

Le SNES appelle les personnels des lycées à poursuivre leur mobilisation :

 en informant les lycéens, les parents d’élèves, l’opinion publique, sur la réalité de cette réforme des lycées rejetée majoritairement par les personnels.

 en utilisant tous les moyens d’expression (intervention lors des demi-journées banalisées, vote de motions en conseil d’administration, etc...) pour faire entendre leur demande d’une autre réforme pour les lycées ;

 en mettant en débat avec l’ensemble des collègues les modalités d’une reprise de l’action à la rentrée des vacances de février.