A la veille du départ en vacances, le Ministre de l’Education nationale a annoncé le jeudi 16 décembre les effets des décisions budgétaires sur les emplois d’enseignants du second degré.

Pour l’académie d’Amiens, c’est une nouvelle hécatombe qui est au programme, puisque 198 suppressions de postes sont annoncées dans les collèges et lycées de Picardie.

Ainsi, pour la neuvième année consécutive, la rentrée dans notre région sera préparée sous le signe de cette politique destructrice : depuis 2003, c’est un poste d’enseignant du second degré sur sept, soit 2 100 postes, qui aura été ainsi supprimé dans une région dont les besoins en formation initiale sont pourtant immenses.

Et ce n’est pas la démographie qui explique cette politique : de l’aveu même du ministère, le nombre d’élèves scolarisés dans les établissements publics de notre académie devrait connaître une nouvelle progression, assez conséquente, en septembre prochain.

Il faut donc s’attendre à ce que les conditions d’études des jeunes de Picardie se dégradent encore. Dans les collèges, les effectifs des classes vont continuer d’augmenter, tandis que, sans aucun doute, des établissements actuellement classés en éducation prioritaire vont devoir se passer des moyens existants pour aider les élèves les plus en difficulté. L’existence même de certains établissements, en zone rurale, pourrait même être remise en cause.

Dans les lycées, il faut voir dans ces chiffres le résultat de la réforme Chatel qui entrera en application l’année prochaine pour la classe de première. Mais c’est aussi la conséquence immédiate et concrète de la prétendue « réforme » des formations technologiques industrielles, qui va conduire à la disparition pure et simple de cette voie de formation, dont certains fleurons étaient installés en Picardie.

Le SNES-FSU dénonce cette politique qui, sous prétexte de rigueur budgétaire, sacrifie l’avenir de la jeunesse aux bénéfices des grandes fortunes.

Il organisera, dès la rentrée de janvier, quand sera connu le détail de la mise en oeuvre de ces décisions par le Rectorat et les inspections d’académie, la mobilisation des personnels dans le cadre le plus unitaire possible, pour réclamer une autre politique éducative pour la Picardie.