25 mai 2016

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Financement des établissements privés : l’austérité, ce n’est pas pour tout le monde

Le financement des dépenses d’investissement (construction, rénovation, etc... des bâtiments) n’est pas une dépense obligatoire des collectivités locales. Ainsi, depuis 2009, après un changement de majorité au conseil général, le département de la Somme a cessé toute aide dans ce domaine aux collèges privés.

Pour les élus départementaux et régionaux, il s’agit donc bien de choix politiques qu’ils doivent assumer comme tels.

De ce point de vue, alors que les élus de l’Oise et de l’Aisne ont justifié par une nécessaire austérité budgétaire leur désengagement du financement des CIO, conduisant ainsi à la mise en difficulté de plusieurs d’entre eux, et une possible fusion des deux CIO d’Amiens, ils se sont montrés nettement plus généreux pour ce qui concerne l’aide à l’enseignement privé.

Ainsi, le département de l’Aisne a décidé de porter à 335 000 euros et celui de l’Oise à 750 000 euros, le montant de leurs aides annuelles.
Ce qui correspond à des augmentations respectivement de 29 % et 17 % par rapport à 2015 !

Des choix à mettre en rapport avec les orientations de politique budgétaire des deux nouvelles majorités départementales.
Dans l’Oise, le budget a été amputé de 50 millions d’euros, entraînant de très nombreuses suppressions de postes d’agents territoriaux, assumées comme des victoires par le président du conseil départemental Edouard Courtial.
Dans l’Aisne, la hausse spectaculaire pour le privé l’est encore plus si on sait que le budget départemental « enseignement » est en baisse de 20 %, et même de 34 % pour sa partie « investissement ».

Guère d’état d’âme sur la nature des projets : 64 000 euros sont débloqués pour financer la reconstruction de l’internat du Collège privé de Saint-Quentin, qui se targue d’une « baisse des tarifs » d’internat sur son site internet ! Quant aux collèges privés d’Agnetz, du Saint-Esprit à Beauvais, du Plessis-Belleville et de Pont-Sainte-Maxence, il s’agit de financer des aménagements et agrandissements permettant d’accueillir plus d’élèves. Idem à Senlis, où le département va prendre en charge les trois quarts des dépenses nécessaires pour la création de deux ULIS !

Des choix évidemment inacceptables pour le SNES qui a voté en bloc contre ces subventions à l’occasion de la réunion du conseil académique de l’éducation nationale du 23 mai.